





2022 - Skeleton graffiti
acryl/papier 27x22
- L’empreinte retournée - Que reste-t-il d’un visage lorsqu’il se retourne sur lui-même ? Dans cette série, les squelettes se dressent, éclatants de couleurs vives, comme des apparitions phosphorescentes jaillies d’un ailleurs. Pourtant, au centre de leur structure osseuse, un paradoxe se manifeste : leur crâne n’est plus une forme pleine, mais une empreinte inversée, retournée comme une chaussette. Un volume vidé de lui-même, une matière qui s’efface pour mieux révéler son propre négatif en plein. Ce basculement perturbe notre regard. L’enveloppe familière du crâne devient cavité, intérieur révélé, absence sculptée. Il est à la fois trace et disparition, figure et gouffre. Mais ici, la vanité baroque se renverse : la mort n’est plus seulement une méditation silencieuse, elle est une grimace, une exagération carnavalesque qui oscille entre le rire et le vertige. En retournant l’empreinte du crâne, ces figures troublent notre perception du corps et de sa permanence. Elles font écho aux figures grotesques des « Songes drolatiques de Pantagruel » et aux gargouilles médiévales, où l’anatomie se plie, se métamorphose, se contorsionne en de nouvelles hybridations. Comme une danse macabre réinventée, elles rappellent que derrière chaque structure figée se cache un mouvement, un renversement perpétuel où le visible et l’invisible s’entrelacent. Là où l’on attendait une présence, il y a un creux. Là où l’on pensait trouver la fin, il y a un retournement. Ces squelettes ne sont pas de simples vanités : ils sont le théâtre d’un paradoxe, un espace où la chair absente parle encore et où le vide sculpte l’invisible.