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Des maisons "oeuvres d’art"

Le Petit Bleu · 8 Sep 2016 · Agnès ESTEVES DA SILVA

Recycler des conteneurs en logements, c’est courant aujourd’hui. Mais les rendre beaux dedans comme dehors, c’est le défi d’Artmobil, un concept né d’une rencontre entre architectes et artistes. Vu de l’extérieur, ce n’est plus vraiment un conteneur et, lorsque vous pénétrez à l’intérieur, c’est l’odeur du bois qui domine. Celle du Douglas, un bois très apprécié dans les constructions écologiques car réputé solide et imputrescible. C’est le choix de Sabine Lerouxel, architecte installé en Illeet-Vilaine, qui a développé le concept d’Artmobil avec Thierry Briand, plasticien dinannais. « C’est à la suite d’une rencontre toute simple, place Saint-Sauveur, à Dinan, alors qu’on exposait tous les deux aux Jeudis des Peintres, que l’idée a pris forme. Sabine avait déjà ce projet en tête et on l’a finalisé, explique Thierry Briand. Ces conteneurs habitables ont au moins une face peinte par un artiste suivant les goûts des acheteurs. » « L’art est de plus en plus difficile à vendre mais les gens en ont besoin quand même. Notre métier d’architecte change. On ne travaille plus comme il y a 30 ans. Les contraintes se multiplient en fonction des lieux où l’on travaille : environnement, esthétique, respect du patrimoine », affirme Sabine Lerouxel. L’intérêt d’Artmobil est, justement, de s’affranchir de ces contraintes. On ne parle plus d’architecture mais d’art. Le client achète une oeuvre et non un simple habitat. « Acquérir un logement, ce n’est pas de la consommation mais un art de vivre. On responsabilise les gens en leur disant : il va falloir en prendre soin puisqu'il n’y a pas de garantie décennale.» Pas de garantie En revanche, les conteneurs bénéficient d’une garantie « morale ». Celle de l’écologie. Une autre jeune architecte, de Bécherel, s’est greffée au projet. Sarah Fruit est spécialisée dans les matériaux de récupération : « Je suis une architecte du XXIe siècle et, bien sûr, la question se pose de savoir ce qu’on va faire de tous nos déchets. On ne peut plus rester derrière son bureau pour concevoir des plans. Aujourd’hui, on travaille avec des paysagistes, des sociologues. Et le conteneur répond au besoin de flexibilité de notre société. On peut l’agrandir, le multiplier, le restreindre. Et tout est étudié pour que ça reste mobile. » Y compris l’absence de parement extérieur qui permet au conteneur d’être simplement transporté sur une semi-remorque sans nécessité de « convoi exceptionnel ».

Matériaux bruts et nobles  Les matériaux utilisés pour l’aménagement du conteneur sont les plus bruts possible. Du Douglas pour le coffrage bois qui recouvre tout l’intérieur, du zinc pour la robinetterie, du bois pour les ouvertures : tout est fait pour que le ressenti soit totalement différent de celui perçu en voyant l’enveloppe métallique. Comme la ventilation qui se fait naturellement, « pour éviter les coûts supplémentaires et le recours minimum à l’électricité. On peut même envisager d’installer des panneaux photovoltaïques sur le toit pour être auto-suffisant si on consomme très peu d’énergie », assure Sabine Lerouxel. A partir de 17.000€ Question coûts, on peut devenir propriétaire de son conteneur personnalisé à partir de 17.000€ sans les points d’eau et 20.000€ avec. Il faut ensuite prévoir les différents raccordements si besoin. Les concepteurs ont déjà eu des demandes pour des extensions de maison, des logements séparés dans un jardin ou des bâtiments publics. « On développera sûrement plusieurs gammes, de la plus simple à la plus luxueuse », pense Sabine Lerouxel. « Se loger, c’est un art de vivre »

Des maisons ’oeuvres d’art’ Le Petit Bleu · 8 Sep 2016 · Agnès ESTEVES DA SILVA 13/09/2017 Des maisons ’oeuvres d’art’ https://www.pressreader.com/france/le-petit-bleu/20160908/282724816378278 

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